My Bloody Valentine

jeudi 10 juillet 2008

Ce soir j'ai fait quelque chose que je n'aurais jamais cru possible, même dans mes rêves les plus fous : aller à un concert de My Bloody Valentine.


Oui oui, vous avez bien lu, My Bloody Valentine, ce groupe culte (un des rares cas où cet adjectif n'est pas galvaudé) qui n'avait pas donné de concerts depuis 16 ans.

Rappel des faits :
A l'âge de 16/17 ans, je suis au lycée et j'ai assez mauvais goût en terme de musique. En dehors des Beatles avec lesquels mes parents m'avaient bercé, en dehors des Pixies que mon grand frère m'avait fait découvrir quelques mois auparavant, j'écoutais béatement les Doors, Cream, Jimi Hendrix, Eric Clapton, les Who ou encore Led Zeppelin. Je me souviens que je me lamentais en me disant qu'il n'y avait plus de musique correcte produite depuis 1971. 71, c'était la date que j'avais arrêtée un peu arbitrairement, j'en étais assez fier et j'étais arc-bouté sur cette position, persuadé que tout ce qui se faisait maintenant était pourri, en dehors de Metallica ou des Guns'n'Roses peut-être (hum hum).

Et puis je rencontre Luc en cours de latin, on parle de musique et, suite à nos discussions, je me retrouve à acheter 3 albums qui ont tout changé :

  • velvet-under-and-nico-cover The Velvet Underground & Nico

  • sonic youth Sonic Youth - Dirty

  • 1_cvr-loveless My Bloody Valentine - Loveless

Et tout d'un coup, grâce à ces 3 incroyables albums, je découvre qu'une autre musique existe, ailleurs, un peu cachée, différente, avec laquelle je suis d'accord, qui me parle et me donne un plaisir d'écoute bien supérieure - ainsi évidemment qu'une certaine jubilation à écouter des groupes que personne d'autre ne connait au lycée, il faut bien le reconnaître. Bref, ce jour là, j'ai divisé ma CD-thèque en 2, j'ai mis dans le fond de mon étagère les "vieux" CDs, qui me faisaient subitement honte, et j'ai recommencé une collection de CDs presque à partir de 0, avec uniquement ces 3 albums, en me disant que je choisirai les prochains disques que j'y mettrai avec le plus grand soin ... et avec l'aide des Inrocks bien sûr, qui est instantanément devenu mon référent musical. J'étais jeune hein.

Mais voilà, à ce moment-là, avant qu'on puisse les voir, My Bloody Valentine arrêtent les concerts, rentrent en studio et n'en sortent plus, acquérant ainsi le statut de groupe mythique et maudit.

15 ans après, miracle, ils ressortent de leur trou, allelluïa : en route pour le Zénith, avec le sus-nommé Luc of course, en cette chaude soirée de juillet 2008.

Pour le plaisir des oreilles (attention à ne pas mettre trop fort tout de même), voici Only Shallow, la première piste de l'album Loveless. Une chanson typique du groupe : des couches et des couches de guitare ultra saturées qui finissent par sonner comme autre chose que de la guitare et qui forme un magma chaleureux, presque foetal. En étant attentif, on finit par distinguer au milieu de ce brouhaha une voix blanche, qui décline une mélodie qui tue, langoureuse à souhait. Extraordinaire et ne ressemblant à rien de connu. Un ovni.








My Bloody Valentine - Only Shallow

Quant au concert de ce soir : ce fut magique mais j'ai bien mal aux oreilles.

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Benoît
(C'est Alexis du RdX)

Je reprends ton Blog par ci par là depuis le début (je suis du genre méthodique, n'ai pas peur) et je viens de voir ce post sur le concert de MBV.
J'enrage de ne plus être parisien. Je ne savais même pas qu'ils s'étaient reformés pour une tournée.
Ce disque a été la plus grande laque musicale de ma vie. Unique. Je te jalouse sans aucune pudeur ni limite. Je veux des détails !!!

J'aime vraiment bien tous tes papiers sinon. Presque d'accord partout... Sauf quand j'ai pas vu. Enfin j'en suis qu'au début

Marivaudage a dit…

Alexis > Ah c'est bien sympa de passer par ici et de laisser des commentaires. En revanche, ça me fait toujours un peu frémir de retomber sur de vieux billets comme celui-ci : je trouve qu'ils sont pas très bien écrits et qu'il n'y a pas vraiment de "ton". Sur celui-là, c'est un peu ma vie et mes campagnes (et tout le monde s'en fout). J'ose espérer que je me suis amélioré depuis.

Sinon, pour MBV, c'est vrai que je n'avais même pas pris la peine de raconter proprement le concert.

Je me souviens d'avoir eu la chair de poule quand ils sont montés sur scène, ont branché leurs guitares et ont envoyé I only said. J'avais pris l'option "tant que je vois MBV en concert, autant en prendre plein la gueule et les oreilles" et je n'avais pas utilisé les boules Quiès qui étaient données à l'entrée.
C'était incroyablement fort ...
Je ne suis pas prêt d'oublier le final bruitiste de 20 minutes sur You Made Me Realize. Hallucinant, un vrai trip à la 2001 :-)

A l'époque, j'avais écrit ce truc en commentaire sur le site de fluctuat (article hyper sévère, avec les mecs qui se bastonnent dans les commentaires):
Tout à fait d'accord sur Belinda Blutcher "éternelle adolescente (...) qui martyrisait sa guitare d'un air angélique et naîf."C'est surtout elle qui m'a scotché - surtout qu'on l'entendait nettement mieux que Kevin Shields.
Ensuite c'est sûr que le public de 35 ans de moyenne d'âge n'était pas hyper réactif mais je pense pour ma part avoir vu et entendu ce à quoi je m'attendais : un groupe statique, des visuels bien foutus et un mur de son ahurissant et presque tétanisant.
Quant au fameux final, suis-je le seul à avoir pensé que ça sonnait très électro (avant que ça coupe bien sûr) ? On aurait cru un break d'un titre de ... disons ... Boys Noize, avec nappes abrasives et boucles hypnotisantes.
Très grand moment tout de même.

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