Anna M

jeudi 13 mars 2008



Film de Michel Spinosa, 2007
Vu le 12 Mars

Pour ce film-là c'est également simple, je n'aime pas. Et pourtant je suis assez fan du trio d'acteurs Isabelle Carré, Gilbert Melki (surtout) et Anne Consigny (que j'avais beaucoup aimé dans Le Scaphandre et Le Papillon et particulièrement dans Je Ne Suis Pas Là Pour Être Aimé).

Le pitch : une femme devient amoureuse d'un médecin et le poursuit à en devenir folle. En gros c'est ça.

Il y a 2 choses qui me gênent vraiment.

Premièrement, le personnage principal, la folle mythomane, Isabelle Carré, est un personnage vraiment pénible et elle occupe l'écran 90% du temps. On ne peut pas l'aimer et son rôle me fait penser à ces atroces "rôles à Oscar" que je trouve désespérement inintéressant (think Russel Crowe dans Un Homme d'Exception - il l'a eu en plus l'Oscar, le bougre). Le réalisateur nous présente cette fille telle quelle comme un postulat asséné à coup de massue et le pauvre spectateur que je suis ne peut rien en faire de ce personnage, il me bouche l'écran, j'ai envie de voir autre chose que ce personnage monolithique et stupide. En fait je crois que je n'aime pas les rôles de fou - de la même manière que je n'aime pas du tout les scènes oniriques : je n'y crois pas et je ne me sens pas invité à y croire, à rentrer dedans. Le réalisateur place des murs infranchissables entre son personnage et son spectateur. Je me sens pris pour un con passif & voyeur et ça ne m'intéresse pas. J'ai lu qu'il y avait une filiation entre Anna M. et Adèle H. de Truffaut. Au delà de la sémantique du titre, cette comparaison me va : je n'avais pas aimé ce Truffaut et je ne le reverrai pas avec plaisir.

Le deuxième défaut est un corollaire du premier. Avec un tel personnage principal, primitif et aussi malléable que du béton armé, l'histoire ne peut évoluer que d'après le principe de la politique du pire. C'est le genre de choses qu'on ressent sans l'exprimer au bout d'un quart d'heure et qui s'impose à vous à la moitié du film, vous laissant en fin de compte avec un vrai sentiment de solitue pour les 45 minutes qui restent. Cette fille va aller au bout de sa folie et tout cela va aller de mal en pis. Le scénario en devient exaspérement linéaire. Le suspens est nul. Il devient alors aussi insupportable de regarder ce film que de voir un potentiomètre être tourné du Min vers le Max, en produisant un son de plus en plus strident. Ca me rappelle Requiem For A Dream : ca va mal et, rassurez-vous, ca va aller de plus en plus mal, il n'y pas la moindre chance d'un changement de cap. Encore une fois, le spectateur que je suis est peu valorisé par un mécanisme aussi basique, aussi fléchée par de grosses pancartes.

Je préfère vraiment les films à twist, ceux où on se relève d'un coup en s'écriant "Trop fort !" et où les personnages se révèlent à nous par touches successives, toujours incomplètes.

Et puis Anne Consigny, on la voit très peu et elle paraît momifiée, d'une inexpressivité terrible. Tiens rien que pour ça, je lui en veux un peu au réalisateur.

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